Baker

Cas clinique

Samedi 26 mars 2011 à 1:39

          J'ai bu sur un toit quand Elle a été évoquée entre nous. Vous et ils iront se faire foutre, et je reste figé devant une photo décoiffée d'ongles azur.

Vendredi 25 mars 2011 à 10:14

I. Bureau 410

"- Oh lala, je suis débordée avec toutes ces conventions. Baker, quand tu auras du temps, tu pourras t'en occuper, parce que je dois aller en réunion?
-J'ai du temps, là.
-Oh merci, vraiment !"

Et depuis, F. peut marcher d'un pas rapide et décidé d'un bout à l'autre du couloir pour avoir l'air surbookée.

II. Bureau 411

"-Baker, tu t'occupes des conventions de F. ? Parce que tu m'es assigné cette semaine, finis d'abord les miennes.
-Je les ai déjà finies.
-Ah, bien. Mais j'en ai quelques autres en plus, là. Et il faut penser à finir la préparation du concours, tu as édité les sujets, réparti les surveillants, et pensé à...
-Oui, c'est réglé.
-Termine mes conventions alors. Quoi ? Quatre-vingt mails? Mais je n'aurais jamais le temps et en plus je dois filer en réunion. Tiens ! B. ! Tu es rentré du Maroc ? Alors c'était bien ? Oh, tu m'as ramené des pâtisseries, formidable ! Je vais les faire gouter à tout le monde tiens, la réunion, j'y arriverai un peu en retard, faut pas déconner, hein."

Et depuis, S. s'agite d'un bureau à l'autre, une boîte à la main, en semant ses gâteaux.

III. Salle 301

Entrent Monsieur C. et Madame grande brune
" Madame grande brune : Baker, Baker, Baker ! C'est la catastrophe !
Monsieur C. : Oh oui ! Vraiment ! Il faut que tu nous sauves:
Ensemble
On a besoin que tu surveilles un examen de licence trois ce matin.
Baker : Je veux bien, mais j'ai les conventions de F. et S. à rentrer.
Monsieur C. : Il y a un ordi dans la salle trois cents un. On s'est embrouillés, chacun pensait que l'autre allait s'en occuper et au final on doit aller tout les deux en réunion, et du coup on ne peut pas surveiller parce que...
Baker : D'accord, d'accord, mais me faire surveiller des gens qui ont cinq ans de plus que moi, c'est pas un peu ridicule?
Les deux ensemble : Mais non ! Ah ! Tu es notre sauveur !
Monsieur C. : L'épreuve commence à neuf heures trente, je t'ai laissé les sujets sur une des tables."

Et depuis, tous les deux ont pu "aller en réunion", comme tout le monde, tous les jours, et toute la journée.

Dimanche 20 mars 2011 à 22:56

"- Oh ! Comme la colline est belle ce matin, alors que le soleil se cache encore derrière elle. Les malins oiseaux savent déjà qu'il va venir. Quelle symphonie ! C'est une belle journée qui s'annonce !
- Tais-toi, ferme cette fenêtre !
- Que tu peux être grognon, viens donc voir par toi-même. Ah ! Quelle merveille, c'est si simple et pourtant si beau !
- Je t'ai dis de te taire, et de fermer cette...
- Bonjour, l'écureuil ! il est bien tôt et te voilà au travail, tu es si pressé et tout à ton affaire que tu ne m'a pas vue. Oh ! Avais-tu déjà remarqué que nous avions des truites dans le ruisseau ? Je me demande si je pourrai les attraper, avons-nous une épuisette?
- ...
- Et bien, tu ne t'es pas rendormi, quand même ? Tu es mort ? Et bien oui, mort. Quel gros malin tu fais, à t'être tranché la langue, enfin. Allez, nigaud, je vais au marché.

Vendredi 18 mars 2011 à 0:17

          Tandis que dehors il Saint-Patricke, Cupidon tire au lance-roquette, fait naturellement tout péter, et il y a des morceaux partout, des dents dans le cou, du cœur sur le mien, de la bave sous le lit et des pieds au cul. C'est le big-bang.

Lundi 14 mars 2011 à 15:50

          Aujourd'hui, le nouveau bureau est immense, il a de beaux pots à crayons remplis de stylos neufs, une élégante lampe de bureau étend son coup en métal designed au-dessus d'un sous-main qui porte avec fierté un monstrueux téléphone avec des milliards de boutons, des classeurs disciplinés se tiennent bien verticaux à droite de l'écran tandis qu'à gauche une humble petite étagère à trois niveaux porte, fébrile, quelques feuilles égarées. Des dossiers non-traités attendent sagement de l'être sur la pointe du "L" formé par le bois luisant posé sur de massifs pieds en acier qui cachent pudiquement leurs tiroirs à merveilles pleins d'agrafes, de post-its et de trombones colorés. La souris galope sur son tapis aux couleurs de l'université en suivant la musique mécanique du clavier. Un cactus discret pousse à la lumière blafarde des néons qui recouvre les murs blancs où de simples photos encadrées de coquelicots, de chats, de villages péruviens et d'amoureux sur un quai de gare, s'alignent pour réchauffer le cœur de l'étudiant perdu à la recherche du formulaire qui lui ouvrira les portes d'un avenir certain porteur d'un salaire confortable qui lui permettra de nourrir sa famille qui chaque soir l'accueillera sourire aux lèvres et larme à l'œil en chantant : "Papa est rentré !". Le tableau de liège cerclé d'aluminium et piqué de punaises expose avec tendresse les maigres tâches à faire : une liste sous Excel, des mails d'information et un calendrier à mettre à jour. Ah ! Qu'il fait bon s'emmerder au quatrième quand dehors la pluie tombe.

Dimanche 13 mars 2011 à 20:05

"M: cad?
B: je sais pas, elle est une sorte de fil tendu au-dessus d'un vide d'où je ne pourrai plus sortir si je tombe."

Parce qu'on en parle toujours mieux aux autres.

Mercredi 9 mars 2011 à 23:50

          Il faut marcher sur des yeux mais avec la fatigue le pied, moins sûr, les crève. Alors, debout, en pissant du haut de la falaise, un pauvre sourire naît de l'idée que toute la houle vient des petits ronds d'urine dans l'eau. Du coup, les pêcheurs ramènent des filets vides et les baigneuses se rhabillent, sans doute la faute à la saison. Les doigts coincés dans la braguette, le vide nargue le dégoûtant maladroit qui titube mais finit par s'étaler le nez dans l'herbe. Plarf.

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