Les rideaux fermés derrière la fenêtre ouverte cachent le soleil et la pluie des mots qu'une bouche prolixe qui dit oui répète à une oreille un peu sourde qui dit non. Des larmes courent sur des coins de sourires accrochés à des peaux blanches dans le noir, sur un carré de poésie en tissus rose et bleu, sous les yeux voyeurs des poètes en noir et blanc, avides des corps nus sens dessus-dessous sans dessous dessus. Elle est un paradoxe, paraît-Il.
Baker
Cas clinique
Jeudi 12 mai 2011 à 20:19
Une île déserte, ronde, de trois mètres de diamètre. Tooo et Messine sont assis côte à côte et regardent le large.
Tooo : Je ne connais pas de femme plus belle que vous. J'ai pourtant fait le tour de l'île des centaines de fois ! Peut-être que c'est parce que je ne connais que vous.
Messine : Vous dîtes ça parce qu'aucune autre n'est là pour vous l'entendre dire.
Tooo : Ne vous sous-estimez pas !
Messine : Ça n'a rien à voir.
Tooo : Vous me prenez pour un menteur ?
Messine : Je ne l'ai pas dit.
Tooo : Alors quoi que je vous dise, vous resterez froide.
Messine : Je sais très bien où vous voulez en venir. Me croyez-vous idiote ?
Tooo : Je ne l'ai pas dit.
Messine soupire en regardant la mer. Tooo fait le tour de l'île en cherchant quelque chose du regard.
Tooo : Non, rien à faire, vous restez la plus belle.
Messine soupire à nouveau.
Tooo : Il n'empêche qu'il faudra bien se décider.
Messine : Et bien, que voulez-vous ?
Tooo : Je ne peux pas choisir seul, ça nous concerne tous les deux.
Messine soupire.
Tooo : Bah ! nous finirons bien par nous décider sur celui qui mangera l'autre pour survivre.
Tooo : Je ne connais pas de femme plus belle que vous. J'ai pourtant fait le tour de l'île des centaines de fois ! Peut-être que c'est parce que je ne connais que vous.
Messine : Vous dîtes ça parce qu'aucune autre n'est là pour vous l'entendre dire.
Tooo : Ne vous sous-estimez pas !
Messine : Ça n'a rien à voir.
Tooo : Vous me prenez pour un menteur ?
Messine : Je ne l'ai pas dit.
Tooo : Alors quoi que je vous dise, vous resterez froide.
Messine : Je sais très bien où vous voulez en venir. Me croyez-vous idiote ?
Tooo : Je ne l'ai pas dit.
Messine soupire en regardant la mer. Tooo fait le tour de l'île en cherchant quelque chose du regard.
Tooo : Non, rien à faire, vous restez la plus belle.
Messine soupire à nouveau.
Tooo : Il n'empêche qu'il faudra bien se décider.
Messine : Et bien, que voulez-vous ?
Tooo : Je ne peux pas choisir seul, ça nous concerne tous les deux.
Messine soupire.
Tooo : Bah ! nous finirons bien par nous décider sur celui qui mangera l'autre pour survivre.
Vendredi 6 mai 2011 à 19:16
Etalées sur le ventre comme des méduses brunes dont même la mer ne voudrait plus des premiers aux derniers rayons du soleil balnéaire, elles rôtissent, dodues et luisantes de crème sur leurs serviette-éponges, celle-ci pour tenter de ramener à la vie la libido fuyante d'un mari moins enclin à s'essouffler sur elle, celle-là pour essayer d'en trouver un avant de mourir seule, ou cette autre qui croit que c'est son seul recours pour qu'on lui dise encore qu'elle est belle. Sèches comme le sable, et poussées par le vent, elles se retournent car on leur a appris la cuisson à la broche, et le musée du téton ouvre ses portes. Poussés par des combats soixante-huitards, les bikinis se font mono, et les une-pièces s'ouvrent comme des grosses bananes ou des vieilles salopettes. Comme des fleurs des champs les poitrines s'ébattent, coulantes jusqu'au sol, couturées au silicone, petites et fermes, étirées et ridées, simplement parfaites, difformes d'avoir été trop longtemps pétries, saillantes comme des pis, brunes jusqu'au cancer, l'œil court sur le tabou levé et elles en sont les premières contentes. La plage de Carnon a déjà ses allures de barbecue, l'été commence en Mai.
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