Baker
Cas clinique
Mardi 25 janvier 2011 à 12:59
Dimanche 23 janvier 2011 à 1:05
Avec un litre et demi, on aura appris que diagonaliser des matrices, c'était pour les couilles molles, et que les pendus éjaculent. Dans vos gueules.
Jeudi 20 janvier 2011 à 1:36
Mercredi 19 janvier 2011 à 13:53
Je vous écrit cette lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps, je viens de recevoir la visite d'un monsieur, qui m'a donné une feuille en faisant les gros yeux.
Mr le professeur je suis un déserteur, du droit et autre matière, je ne suis pas un "branleur".
Je voulais vous expliquez, pour ne pas vous heurter, j'aspire à la liberté, mais soyez sur que je reviendrais."
Étudiant N° 204, partiel de Droit et entreprise L1, 0/20
Mardi 18 janvier 2011 à 18:46
Les bouchons de champagne ont sauté pendant les applaudissements. J'ai pris une coupe et j'ai entamé le circuit des cent mètres de table. Dans l'ordre : feuilletés en tout genres, petits choux, petits pains au fromage, carottes, concombres, tomates cerises, ravioles menthe-crevette, un pot de fleurs, saumon sur blinis, sushis, jambon, vin blanc, encore un pot de fleurs, acras de morue, sandwiches fourbes qui carbonisent la langue, muscat, brochettes de trucs, chouquettes, fontaine de chocolat, morceaux de fruits, fraises tagada, macarons et café froid. La politesse exige de laisser un petit four dans chaque plat, comme s'il fallait mettre à mort celui qui aurait l'audace de le prendre. "Faut le laisser pour ceux qui en ont pas eu". C'est de l'hypocrisie, ça, madame. En rentrant à l'ISEM, à quinze heures, trois courgettes farcies m'attendaient. Tout le personnel de l'étage est donc resté jusqu'à quinze heure trente pour digérer avec un café en disant que vraiment, je fais que bouffer. Les étudiants ont encore râlé, et j'ai pourri la tarée qui venait pour la quatrième fois essayer de se faire rembourser une inscription qu'elle n'a pas payée. L'administration, c'est le salaire de la honte. Ça fait chier le monde entier, qui pourtant l'entretient avec ses impôts.
Samedi 15 janvier 2011 à 19:31
Ensuite, il sera nécessaire de fumer en répétant avec une assurance toute crédible que l'on va bientôt arrêter, il faudra adorer le monde de Tim Burton en éliminant froidement ceux qui y dérogeraient, dire de tous les foies gras qu'ils sont très bons, choisir les artistes que l'on aime, et ceux que l'on hait, uniquement parmi la cinquantaine proposée, choisir quatre ou cinq idéaux et les défendre bec et ongles, ne pas hésiter à en changer en fonction des situations, dire le plus tôt possible qu'avant ç'aurait été mieux, porter une fierté correcte voire encombrante et être capable de toujours la justifier, cracher sur son pays ou sur les étrangers pour pouvoir faire bien en toutes circonstances, connaître ses classiques, pas ceux des autres, et souligner, d'ailleurs, qu'ils sont tous cons.
Il sera permis et même préférable d'avoir des problèmes, il y en a toute une palette mais ceux qui touchent à la psychologie seront bien plus gratifiant quoique ceux touchant au sexe marchent aussi très fort, qu'il faudra exposer comme des médailles en veillant bien à ce qu'elles brillent plus que celles des autres. Du personnel sera à votre disposition pour vous épancher. Il faudra s'efforcer d'acquérir des objets communs à la masse pour des raisons d'une part pratique, car tout le monde saura s'en servir, et logique, c'est forcément excellent, d'autre part, puis il deviendra automatique de cracher sur la génération d'avant en s'offusquant, les yeux tout ronds et la bouche grande ouverte, de la décadence de celle d'après. Ça s'est toujours fait, il y a des recettes qui marchent à long terme. Par contre, il serait idiot de remettre en question le comité des avis irréfutables de ce siècle puisque l'on se bat pour l'intégrer. Il y a un paradoxe, ici, oui. Ça fait très bien mais je n'ai pas de vie sociale.
Vendredi 14 janvier 2011 à 14:02
Généralement, ils se déplacent en bande de cinq ou six, avec un chef qui parle français pour le reste du groupe. Pas de quoi s'affoler. Sauf que ce meneur est payé une fortune par les familles des autres pour ce service là, et que, loin d'être un étudiant, il appartient à une boîte privée chinoise qui se chargera de donner des cours de français aux jeunes chinois moyennant une autre somme exorbitante. C'en est un qui me l'a expliqué, pas honteux du tout, en ajoutant qu'il n'y a aucune solidarité entre eux, bien au contraire. Parfois, c'en est un ou une qui vient seul. Ils ne disent jamais bonjour les premiers, et j'ai pu rester deux minutes entières à en regarder une dans les yeux pour vérifier. Quand enfin je le lui ai dit, elle m'a tendu un papier plié. C'était une photocopie de son visa. "C'est pour quoi?", et elle a mis le doigt sur la feuille qu'elle venait de me donner. J'en ai conclu qu'elle voulait un dossier vert, qu'elle a pris avant de sortir toujours sans un mot. Puis Dieu est entrée, elle avait l'air de faire la gueule, et m'a expliqué qu'elle en avait eu trois ce matin qui lui avaient fait le même coup. Comme le système permet à des étudiants ne parlant pas le moindre mot de français de s'inscrire simplement en faisant remplir leurs dossiers par les vautours des sociétés privées, c'est normal qu'ils essayent d'entrer. Alors maintenant, Dieu a décidé qu'on ne donnait plus de dossiers si la demande, même avec des mots plus ou moins bien assemblés, n'était pas formulée. Ce n'est pas méchant, puisqu'ils n'arriveront jamais à suivre les cours, et que de toute façon, ils reviennent dans les jours suivants avec un des vautours leader de groupe. J'imaginais la publicité que les boîtes qui leur apprennent le français doivent faire en Chine pour qu'il en vienne autant, tout en me disant que dans l'affaire tout le monde était une ordure, nous parce qu'on à l'air raciste, les sociétés chinoises qui sont si vénales et les étudiants chinois qui nous prennent pour des cons quand ils pensent qu'on fait les inscriptions sans voir les personnes.
Mercredi 12 janvier 2011 à 12:25
Au goûter, vers quinze heures, il restait trois royaumes. Dans la cuisine, ça parlait de Mme B. l'éternelle absente. Puis par une curieuse association d'idée que je n'ai pas suivie parce que j'étais encore en train de manger, ils en sont venus à suggérer une grève administrative. C'est-à-dire rester dans son bureau, mais ne rien faire de la journée. Quasiment comme d'habitude, quoi, mais pour protester. Ici, l'administration, c'est une bande de malades sous les ordres d'une folle et travaillant pour des tarés.
Mardi 11 janvier 2011 à 0:52
Lundi 10 janvier 2011 à 17:55
Des enveloppes, des diplômes et un logiciel minable. Trois étudiants sportifs, d'après leurs joggings, leurs sweats à capuche et leurs sacs en bandoulière sont venus pour que l'un d'eux paye le droit au sport. Trois cerveaux étaient nécessaires, sans doutes. Ils sont partis en riant grassement parce que le plus malin avait dégazé bruyamment dans le couloir. Puis quand la barre des tâches a affiché quinze heures cinquante, je suis allé aux toilettes pour rogner ces dernières dix minutes. La minuterie des cabinets dure sept minutes exactement, j'imaginais un pauvre constipé qui serait obligé de sortir pour sautiller devant le capteur la quéquette à l'air pour rallumer et pensais à la possible coïncidence entre ce timing et des statistiques.
Cette journée, c'était vendredi de la semaine dernière, ce sera demain, à quelques détails près. Comme ce soir où elle fera la fermeture avec moi. Prolongations s'il-vous-plaît.
Dimanche 9 janvier 2011 à 22:16
Ils feraient du ski sur la lune. Un vieux rêve d’enfant qu’ils avaient tous les deux parce qu’il aimait le ski et elle la lune. Leur histoire avait commencé sous la neige, il était esquimau et habitait un réfrigérateur à trois compartiments, avec un petit congélateur et un bac à œufs. Comme elle emménageait, elle avait acheté l’appareil, et lui avec. Les bières qu’il gardait dans le bac à légume eurent tôt fait de les enamouracher, et à chanter trop fort, ils avaient fait s’envoler le toit. Comme le frigo était resté ouvert, tout l’air s’est rafraîchi et il a neigé. Le lendemain, il lui passait un flocon au doigt, et ils déménagèrent pour un igloo en banlieue. L’ennui était qu’il faisait beaucoup trop chaud pour ce genre d’habitation, mais dans le grand nord ou le sud profond, on s’amusait bien moins qu’en ville. Il fallait une solution. Alors ils s’affairèrent à refroidir la Terre entière, peignant tout en blanc, dérobant des ventilateurs et fabriquant des glaçons à tour de bras. En quelques mois il fut courant de chasser le phoque à l’équateur, et lors d’une éclipse, la lune, qui n’en pouvait plus du soleil trop fort dans son dos se rapprocha de la Terre pour prendre l’air. Mais dans sa précipitation, elle s’écrasa sur la glace du Pacifique, qui céda sous son poids et la fit s’enfoncer un peu plus. Elle était prise au piège, et déjà on l’escaladait de partout, l’un à l’ancienne avec des cordes et des piolets, un autre plus téméraire en parachute. Les deux amants attendirent que les premiers téléphériques poussent sur le dos rond du satellite englouti, et, rondins à l’épaule, ils se construisirent un chalet sur les flancs d’un cratère exposé plein nord, en haut de centaines de kilomètres de descente immaculées. Mais le froid eu tôt fait d’envahir leur cœurs échauffés, et le doux crissement des spatules se fit peu à peu plus discret. Ils se laissèrent geler en pensant à l’éternité qu’ils pourraient y gagner, mais il n’y arriva pas, trop habitué qu’il était à la morsure de la glace. A mesure qu’elle se congelait, lui fondait en larmes, et leur chaleur la faisait se réchauffer. Le manège aurait pu durer longtemps si la lune agacée n’avait pas décidé de mettre un terme à son voyage. Elle s’extirpa de la glace et, à nouveau, exposa son dos au soleil, le visage bouffi et bienveillant tourné vers la Terre. Trop occupés qu’ils étaient à leur affaire de température, la jeune femme et l’esquimau n’eurent pas vent de la décision de l’astre, et s’y trouvèrent coincés. Mais on ne put savoir ce qu’il advint d’eux, car personne ne connaît la face cachée de la lune.
Dimanche 9 janvier 2011 à 22:02
Autoroute
*
-Les Arènes : "mais comment ils ont fait pour mettre des cailloux neufs entre les vieux?", "j'ai la dalle, j'ai pas mangé depuis... depuis six heures !",
-la maison carrée, "mais il est où le carré?", "c'est quoi ce trou?",
-le carré d'Art, "oh, c'est une crotte, regarde", "putain, ça fait peur", "moi aussi j'peux l'faire t'sais", "ça rentrerait dans aucune pièce à la maison, c'est fou", "t'as vu, c'est une photo de buissons dans l'eau ! C'est dingue quand même, des bui-ssons... dans l'eau ! raaah mais c'est bien les mecs, ça, tu te poses jamais des questions. Pfffff",
Averse
*
-le jardin de la fontaine "c'est glauque", "non pas par là c'est flippant", "oula, vas-y tout seul",
-avenue Jean Jaurès "il va le faire, mais oui ! au pire t'auras ton euro", "elle est comme ça, faut faire gaffe",
-pyramide au morts "tu crois qu'ils leur ont ont coupé les bites?", "on a fait quoi? ... Trois kilomètres? Noooooon.",
*
Base
*
Vendredi 7 janvier 2011 à 9:18
Mercredi 5 janvier 2011 à 23:25
Mercredi 5 janvier 2011 à 0:43
Lundi 3 janvier 2011 à 23:26
Au repas de Noël, il commençait à sentir un peu mauvais, mais on en conclut que ce devait être le saumon qui n'était pas si frais. Puis il avait toujours eu des soucis gastriques. Les enfants s'amusèrent à poser leurs cadeaux sur ses mains ouvertes à la tenaille à cause de la raideur mortifère. Ils criaient "papi Noël ! papi Noël !", et nous avons beaucoup ri ce soir-là.
Après le jour de l'an, comme tout le monde, nous nous sommes résolus à le jeter dans la rue, car les mouches excitaient beaucoup trop le chat et qu'il commençait à salir les décorations. Une fois de plus, ç'avait été de bonnes fêtes en famille.
Lundi 3 janvier 2011 à 12:23
Dimanche 2 janvier 2011 à 19:13
"-Pour ton anniversaire j'avais pas prévu de débourser autant pour le repas. Les chèques, tu les as encaissés? Parce que celui de mamie, il était à mon nom ou au tien? Puis y avait aussi les cadeaux pas prévus, et c'est moi qui les ai payés.
-Bon ben donne-moi un ordre et puis c'est tout...
-Mais je dois te rembourser ce que je te dois, le bafa, la voiture,...
-Fais la déduction et puis on règle tout d'un coup.
-Ah mais non, je te fais le virement d'abord puis tu me fais un chèque parce que sinon il va encore faire tout un cirque !
-Et c'est pas un cirque, là?"
II. Le 28
"-Elle t'a bien remboursé les fringues? Bon. Et le bafa aussi? D'accord. Donc dis-moi combien je dois, moi.
-Je sais pas, elle te l'a pas dit? C'est 97 et 165, je crois.
-T'es pas sûr, parce qu'après elle fait tout un cinéma ! Et l'assurance, qui c'est qui s'en occupe?
-Je le ferai.
-Et quand, hein? Faut te dépêcher, là ! Bon je te paierai quand tout sera réglé, hein, tout d'un coup comme ça y aura pas de problème. Et t'as qu'à moins sortir pour pas manquer. Tu restes ici cette semaine, hein?
-Ben non...
-Ah bon? C'est pas fini, encore? Fais comme tu veux, tu décides, si tu veux vraiment plus me voir, hein, t'as le droit. Mais L. le vit mal tout ça. Enfin, bon, t'es grand, salut."
III. La seconde génération
"-Tu vas encore rien m'acheter pour Noël?
-Je t'achète toujours un truc à Noël.
-Ah ouais, ah ouais? C'est quoi le dernier truc que tu m'as offert?
-Dis-le moi, toi, pour voir?
-Euh... Je sais pas... Mais en attendant je sais que tu m'offriras rien. Et pour le cadeau de maman, moi j'ai plus de sous.
-Tu t'es vraiment pas trompée de famille..."
Le problème du fric c'est d'en avoir assez pour les autres?
Dimanche 2 janvier 2011 à 0:10
A l'image du cadeau, ces vacances. J'aurai fait le titre et la quatrième de couverture d'un bouquin vide. Si seulement il n'y avait que le vieux.
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