Baker

Cas clinique

Vendredi 9 novembre 2012 à 18:43

 .
OUI

Mardi 6 décembre 2011 à 12:24

 


J'           A          I
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Vendredi 22 avril 2011 à 2:34

          Répétition au vin blanc d'une fanfare qui coule, l'œil gauche à moitié clos vient frapper chez vingt ans, Elle n'a eu qu'une brève. La fête est déjà partie en oubliant ses traces de liquide par terre et de bouteilles vides, et le potin la remplace. Le rhum est rose et on se réconcilie lui et moi. Le temps, en passant, souligne qu'il semblera surnaturel de travailler demain, alors au revoir, bisous, merci, escaliers et clés de contact. Dans la noirceur de l'heure où les hommes aux nez blanchis ne marchent plus droit et les filles tentent de ne pas lâcher leurs talons dans leurs mains, les couples se déshabilleraient à même le trottoir, et je ne sais trop quoi dire, car Elle dort déjà.

Vendredi 15 avril 2011 à 9:33

          Faute de musiciens à la répétition, on a joué de la bière, juste une, hein, du champagne, non vraiment, bon, mais juste un verre, et du rosé, non je dois y aller, là, je,..., merci, c'est vrai qu'il est bon. Puis, rentrant pressé parce que le téléphone devait pleurer, le whyskie a lancé les cinq heures de sommeil au lâcher de combiné. Et les yeux se retrouvent assis sur le bord de leurs orbites, écrasés par les paupières qui ne se portent plus.

Vendredi 18 mars 2011 à 0:17

          Tandis que dehors il Saint-Patricke, Cupidon tire au lance-roquette, fait naturellement tout péter, et il y a des morceaux partout, des dents dans le cou, du cœur sur le mien, de la bave sous le lit et des pieds au cul. C'est le big-bang.

Mercredi 9 mars 2011 à 23:50

          Il faut marcher sur des yeux mais avec la fatigue le pied, moins sûr, les crève. Alors, debout, en pissant du haut de la falaise, un pauvre sourire naît de l'idée que toute la houle vient des petits ronds d'urine dans l'eau. Du coup, les pêcheurs ramènent des filets vides et les baigneuses se rhabillent, sans doute la faute à la saison. Les doigts coincés dans la braguette, le vide nargue le dégoûtant maladroit qui titube mais finit par s'étaler le nez dans l'herbe. Plarf.

Mercredi 23 février 2011 à 0:56

          Qu'il fait bon boire sous la lune. Echanger quelques rôts avec les acteurs d'une mauvaise pièce déjà terminée, quelques points de vie et de la mousse. Mais toujours pas de vomi car Paris veille.

Dimanche 23 janvier 2011 à 1:05

          L'administration, c'est fini. Vendredi, pour le dernier jour, il y avait du gâteau qu'on a passé la matinée à manger en refaisant le monde, noyés dans le café, en entendant pleurer les étudiants qui reviendront la semaine prochaine. De M., un muffin, de Dieu et N. des bises baveuses et de G. des contrats jusqu'à la fin de l'année. On fait des études, mais le travail, ça s'apprend sur le tas. Le bureau de Mme B., la mythique feignante éternellement malade du quatrième étage, va trouver une nouvelle propriétaire, il a donc fallu enlever les images découpées dans des magazines d'enfants, les figurines collées avec du chewing-gum et la souris d'ordinateur au couleurs d'Hello Kitty, emblème de cette tarée de quarante-cinq ans.
          Avec un litre et demi, on aura appris que diagonaliser des matrices, c'était pour les couilles molles, et que les pendus éjaculent. Dans vos gueules.

Jeudi 20 janvier 2011 à 1:36

          Encore une fermeture qui coûte cher. On a bu de la Kilkenny RED. C'est dégueulasse, on dirait de la flotte en moins bon. Les numéros sont pris, et Sète en perspective. La Troisième est pour bientôt alors faut en parler. Puis ces connes qui jouent leurs rôles, les suisses et leurs pompons, les parasites, et encore les biatches, au divan ! Sigmund vous écoute en se tâtant la queue et en essuyant le rimmel qui coule avec. J'ai mal à la patte folle.

Vendredi 7 janvier 2011 à 9:18

          C'est une maladie génétique transmise par le père, développée pendant l'enfance, et dont les symptômes sont ressentis depuis un bon moment. A chaque fois que je m'en défais, il lui suffit de quelques mots pour la rechute. Construire une image de monstre, de montagne pendant des années lui aura été facile mais tout le monde y perd. Avec la fatigue, l'alcool ou l'ennui c'est lui qui parle, qui réfléchit et qui agit. Ou ce n'est qu'une impression, car il sait très bien cultiver la peur et la paranoïa, en endormant avec une fausse compréhension pour mieux frapper. Il n'a jamais tort et moi non plus. Pourtant on ne tombe plus d'accord depuis longtemps. Je continue de me faire avoir, bien en dehors de ça, car il m'y a habitué. Il faudrait sauter six mois d'un coup. Ce n'est pas possible? A ce soir alors.

Mercredi 5 janvier 2011 à 0:43

          Dieu était comme Pinocchio ou Barbe Noire. En face, il était comme une philosophie de la vie. Alors avec trois demis, égalité, on aura fait la fermeture de ce bar qui n'est plus l'ancien. C'était déjà et enfin un nouveau jour, elle avait un vélo et je n'ai pas vomi.

Dimanche 2 janvier 2011 à 19:13

I. Le 29 ter

          "-Pour ton anniversaire j'avais pas prévu de débourser autant pour le repas. Les chèques, tu les as encaissés? Parce que celui de mamie, il était à mon nom ou au tien? Puis y avait aussi les cadeaux pas prévus, et c'est moi qui les ai payés.
-Bon ben donne-moi un ordre et puis c'est tout...
-Mais je dois te rembourser ce que je te dois, le bafa, la voiture,...
-Fais la déduction et puis on règle tout d'un coup.
-Ah mais non, je te fais le virement d'abord puis tu me fais un chèque parce que sinon il va encore faire tout un cirque !
-Et c'est pas un cirque, là?"

II. Le 28

          "-Elle t'a bien remboursé les fringues? Bon. Et le bafa aussi? D'accord. Donc dis-moi combien je dois, moi.
-Je sais pas, elle te l'a pas dit? C'est 97 et 165, je crois.
-T'es pas sûr, parce qu'après elle fait tout un cinéma ! Et l'assurance, qui c'est qui s'en occupe?
-Je le ferai.
-Et quand, hein? Faut te dépêcher, là ! Bon je te paierai quand tout sera réglé, hein, tout d'un coup comme ça y aura pas de problème. Et t'as qu'à moins sortir pour pas manquer. Tu restes ici cette semaine, hein?
-Ben non...
-Ah bon? C'est pas fini, encore? Fais comme tu veux, tu décides, si tu veux vraiment plus me voir, hein, t'as le droit. Mais L. le vit mal tout ça. Enfin, bon, t'es grand, salut."

III. La seconde génération

          "-Tu vas encore rien m'acheter pour Noël?
-Je t'achète toujours un truc à Noël.
-Ah ouais, ah ouais? C'est quoi le dernier truc que tu m'as offert?
-Dis-le moi, toi, pour voir?
-Euh... Je sais pas... Mais en attendant je sais que tu m'offriras rien. Et pour le cadeau de maman, moi j'ai plus de sous.
-Tu t'es vraiment pas trompée de famille..."


          Le problème du fric c'est d'en avoir assez pour les autres?

Dimanche 2 janvier 2011 à 0:10

          C'est un petit jeu tout bête, qui amuse beaucoup les enfants. Une ronde est formée par les pêcheurs, et ils comptent à voix haute. Les poissons rentrent et sortent du cercle. Quand le nombre prédéfini est atteint, les pêcheurs s'accroupissent et les poissons encerclés ont perdu. Les petits poissons font confiance aux pêcheurs, tentent le diable en se disant qu'ils ont le temps de faire un dernier petit tour mais finissent coincés et jurent de ne plus se faire prendre dans les parties suivantes. Ils se feront quand même avoir, même si le chiffre reste le même d'un coup sur l'autre. La seule solution, c'est de devenir pêcheur mais ça ne s'invente pas,  c'est inné, et on continue de mordre les hameçons sans vers dessus.
          A l'image du cadeau, ces vacances. J'aurai fait le titre et la quatrième de couverture d'un bouquin vide. Si seulement il n'y avait que le vieux.

Lundi 27 décembre 2010 à 1:48

          Ça c'est liquide et je contrôle plus rien. Animation Nature, putain, ça promet.

Mercredi 22 décembre 2010 à 23:51

          Les fêtes sont déjà là, elles tambourinent à la porte mais on a jeté la clef. Elles se lasseront vite. Oui, car elles se lassent toujours vite. Elles passent d'abord furtivement derrière les fenêtres, en attendant qu'on les remarque, et on leur offre à manger. Parfois elles entrent, si elles savent passer entre les barreaux, et on en profite dans le salon. Elles fatiguent et finissent souvent au lit. Mais rapidement, alors qu'on ne fait plus attention depuis longtemps, elles trouvent la moquette sale, les tapisseries affreuses, et dans leur fuite elles en arrachent des morceaux qu'elles agitent de l'extérieur. Usés de les voir et d'avoir en tête leurs souvenirs, on teinte les vitres, les barreaux cèdent leur place à des parpaings et on éteint toutes les lumières. Pendant un long moment, on croira les entendre frapper contre les murs pour voir si on est toujours à l'intérieur, alors qu'elles seront depuis longtemps parties. Elles sont uniques, et on ne peut pas penser que ce soient d'autres qu'elles qui tapotent le ciment fissuré. Et pourtant, chaque année elles sont nouvelles et si on ne fait pas attention, elles vont de mal en pis. Et nous avec, car au fond on n'y aura pas gagné plus que des cuites et des maux de ventres.

Dimanche 19 décembre 2010 à 17:32

          Il neigeait fondu au lever, et à être trempé, autant le faire dans le grand bassin. Après avoir ramené l'épave et mangé à la plus maison où L. croît régner en maître et qui ne sait que froncer les sourcils en silence. Dans les vestiaires, j'ai croisé M. D. venu faire fondre son gras. Il ne m'a pas reconnu, après pourtant six mois de plage de Palavas ou de jardin des plantes. Le bâtiment venait juste d'ouvrir et neuf des dix lignes étaient occupées par un barboteur. J'ai plongé seul dans la ligne zéro, un peu trop de circonstance à mon goût. Je n'aime pas ceux qui doublent, ceux qui éclaboussent et ceux qui fixent les bites et les seins, alors après une distance de bonne conscience, j'ai cuit dans le bouillon en comptant les carreaux du plafond.

Vendredi 17 décembre 2010 à 11:41

          Bébé est trop petit pour ouvrir la porte et comme à partir d'un mètre quatre-vingt on ne fait plus de caprice en se roulant par terre, je refais des provisions pour six nouveaux mois de traversée du désert. On réussit quand on se bouge le cul, n'écoutez pas mes chéris, car vous serez plus déçus que si vous n'aviez rien fait. Au moins, on en parlera pas au souper, le 24.

Mardi 14 décembre 2010 à 22:43

          On l'aura suivi pendant une année, le regardant faire et buvant ses paroles. Plus un dessin n'est fait sans une pensée pour lui, il connait tout du sujet, les détails qui font les miracles, l'effet qui donne la vie, l'ombre juste, l'organisation la plus claire, les couleurs extravagantes qui poussent le réel, les proportions et les disproportions exactes. Il parle de l'architecture comme personne, en révèle la poésie, les secrets qui rendent chaque bâtiment unique. Il nous enseignait l'art de la main et lentement nous apprenions celui l'œil. Son grand âge le faisait trembler et ses vieux yeux bleus clairs perçants le rendaient touchant, ses traits ondulants racontaient tout de la façon la plus simple et directe. Il possède les clés de toutes les portes de la ville, et pendant que le reste de la promo raidissait ses fesses sur les chaises de l'école, nous allions prendre l'air en apprenant bien plus que des formes et des styles. Il nous révélait notre propre façon de faire, et par là, nous faisait comprendre qu'elles sont toutes bonnes. Il a écrit des bouquins, voyagé, enseigné, cotoyé les plus grands. Bientôt il sera mort, en pouvant être fier d'avoir fait l'unanimité à l'exception de quelques pauvres collègues jaloux. Une vraie personne comme il est permis de rêver être, et que j'estime assez pour en parler.

Samedi 4 décembre 2010 à 0:57

          L'administration, c'est une image à donner, des gestes automatiques à avoir pour pallier à chaque situation et une démarche à travailler. Ce matin au quatrième étage, ça dissertait dès neuf heures sur le fromage de chèvre. Quand un étudiant vient, penser à sortir les mains des poches, et éviter de crier à la collègue "viens voir les photos de ma petite-fille en pyjama, elle est mignonne comme tout", puis s'il a l'audace de poser une question, hausser avec mépris les sourcils et articuler en un soupir "c'est là-bas qu'y faut demander". Et on m'enferme dans un placard avec des tiroirs pour les gaver de dossiers, et comme personne ne le sait dans le clan j'attends la paye devant Californication.

Dimanche 28 novembre 2010 à 20:56

          C'est lui qu'a commencé : "Aies au moins les couilles de l'dire si tu veux te barrer". Et d'un accord personnel, on se voit plus. Du coup il ne reste plus rien, et le placard dans l'appartement d'en face est trop petit pour tout mettre. Le téléphone sonne cinq, six fois par jours, "tu viendras manger ?", "on va pas s'engueuler, je ferai attention", "ça fera plaisir à L.". Non merci.
          Alors, qu'est-ce qui reste? Des casses-couilles, des menteurs, masculins, féminins, et surtout pluriel. Et ça se termine devant "Bienvenue chez les ch'tis".

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