Baker
Cas clinique
Dimanche 28 novembre 2010 à 20:56
C'est lui qu'a commencé : "Aies au moins les couilles de l'dire si tu veux te barrer". Et d'un accord personnel, on se voit plus. Du coup il ne reste plus rien, et le placard dans l'appartement d'en face est trop petit pour tout mettre. Le téléphone sonne cinq, six fois par jours, "tu viendras manger ?", "on va pas s'engueuler, je ferai attention", "ça fera plaisir à L.". Non merci.
Alors, qu'est-ce qui reste? Des casses-couilles, des menteurs, masculins, féminins, et surtout pluriel. Et ça se termine devant "Bienvenue chez les ch'tis".
Vendredi 26 novembre 2010 à 14:12
"Le traing numérô simileuh neufeuh çin quâtreuh vin sèteuh est arrivé à son terreminusse Montpéllié Cintreuh !". Echarpe, manteau et sac, pardon, pardon, tram, "ding-ding", escalier et fauteuil. Ouf. Il fait aussi froid qu'à Paris, ici, c'est fort de partir en été et de revenir en hiver.
Larry Clark expose au musée d'art moderne, c'est interdit aux moins de dix-huit ans puisqu'il y a de la piquouze, du zizi et du minou. Des nus osés, de la dénonciation, de la provocation mais toujours de la poésie composent ce petit parcours en adolescence. Vive l'Amérique ! Car au rez-de-chaussée, il y a une rétrospective de Jean-Michel Basquiat. De 1977 à 1988, puisqu'il a arrêté la peinture dès sa mort d'overdose. Il a commencé par peindre sur les murs de New-York puis s'est mis à faire de la récup'. Partout des traces de ses obsessions sous acides : des O et des A à la pelle, des couronnes à trois pointes, les symboles $ et ¢ ou des mots écrits sans les voyelles. C'est très chargé, et sans pauses, on risque la mort par explosion des yeux. Le meilleur est sans doute les quelques œuvres faites en collaboration avec Andy Warhol, et si elles ne faisaient pas au moins trois mètres sur deux, j'en aurai bien volé quelques unes.
A deux pas, le musée Guimet, gratuit pour les 16-25 ans, les chômeurs, les étudiants en art, en archi, les vieux, peut-être même les moches et les fœtus, et c'est à se demander d'où tombe le fric pour que ça tienne. Ici, on pourrait croire que c'est le temple de Bouddah, ce qui tient la route, puisque c'est un musée consacré aux arts extêmes-orientaux. Aux vieux bibelots poussiéreux qui sont quand même méchamment bien foutus, s'ajoute un petit parcours disséminé sur les 4 niveaux du bâtiment intitulé "Chen Zhen" montrant un tas de vêtements sur une charette qui émet des bruits de bébés, une table ronde avec des chaises accrochées dessus (très finement titrée "round table") quelques barbouillages à l'encre de chine et des machines à écrire fracassées, entassées ou isolées. Un vieux colonialiste trouverait à dire que tous ces bridés ne comprenaient rien à la perspective alors qu'on était en pleine Renaissance en Europe, faisaient des vases et des armoires trop kitschs pour s'adapter au sobre des meubles Ikéa et des masques de théâtre qui n'ont rien à envier à notre bon Guignol bien de chez nous. Comme ce n'est pas mon cas, j'ai regretté d'en avoir fait le tour en seulement deux heures. Alors j'ai fais un crumble. Puis l'ambiance fût au bizarre, plus qu'à l'habitude, alors je rendrai bien mon tablier si j'avais les profiterolles de choisir.
Larry Clark expose au musée d'art moderne, c'est interdit aux moins de dix-huit ans puisqu'il y a de la piquouze, du zizi et du minou. Des nus osés, de la dénonciation, de la provocation mais toujours de la poésie composent ce petit parcours en adolescence. Vive l'Amérique ! Car au rez-de-chaussée, il y a une rétrospective de Jean-Michel Basquiat. De 1977 à 1988, puisqu'il a arrêté la peinture dès sa mort d'overdose. Il a commencé par peindre sur les murs de New-York puis s'est mis à faire de la récup'. Partout des traces de ses obsessions sous acides : des O et des A à la pelle, des couronnes à trois pointes, les symboles $ et ¢ ou des mots écrits sans les voyelles. C'est très chargé, et sans pauses, on risque la mort par explosion des yeux. Le meilleur est sans doute les quelques œuvres faites en collaboration avec Andy Warhol, et si elles ne faisaient pas au moins trois mètres sur deux, j'en aurai bien volé quelques unes.
A deux pas, le musée Guimet, gratuit pour les 16-25 ans, les chômeurs, les étudiants en art, en archi, les vieux, peut-être même les moches et les fœtus, et c'est à se demander d'où tombe le fric pour que ça tienne. Ici, on pourrait croire que c'est le temple de Bouddah, ce qui tient la route, puisque c'est un musée consacré aux arts extêmes-orientaux. Aux vieux bibelots poussiéreux qui sont quand même méchamment bien foutus, s'ajoute un petit parcours disséminé sur les 4 niveaux du bâtiment intitulé "Chen Zhen" montrant un tas de vêtements sur une charette qui émet des bruits de bébés, une table ronde avec des chaises accrochées dessus (très finement titrée "round table") quelques barbouillages à l'encre de chine et des machines à écrire fracassées, entassées ou isolées. Un vieux colonialiste trouverait à dire que tous ces bridés ne comprenaient rien à la perspective alors qu'on était en pleine Renaissance en Europe, faisaient des vases et des armoires trop kitschs pour s'adapter au sobre des meubles Ikéa et des masques de théâtre qui n'ont rien à envier à notre bon Guignol bien de chez nous. Comme ce n'est pas mon cas, j'ai regretté d'en avoir fait le tour en seulement deux heures. Alors j'ai fais un crumble. Puis l'ambiance fût au bizarre, plus qu'à l'habitude, alors je rendrai bien mon tablier si j'avais les profiterolles de choisir.
Dimanche 21 novembre 2010 à 3:29
Deux verres et demi de champagne, cinq de vin et un de chartreuse. Trois verres de vodka.
*
Trois tantes et autant d'oncles, une mamie, une mère et une sœur, trois cousins. Un anniversé et un chat dans le coin. Puis deux amies et un mec bien.
*
Deux-cent soixante-dix euros. Et vingt centimes.
*
Demain Iguane Xylophone Nonobstant Ejaculer Uppercut Farine Anus Nardin' Spéculer.
Mercredi 17 novembre 2010 à 22:41
"La Vignette", théâtre de la faculté de lettre de Montpellier nous a proposé ce soir une représentation de Woyzeck, de Georg Büchner. Woyzeck. Frantz Woyzeck. C'est un soldat qui a un supérieur qu'il rase, de l'eau et un rasoir pour une barbe. C'est un mari qui a une femme qu'il aime, du sang et un couteau pour un adultère. C'est un pauvre, malade, qui a un docteur à qui il sert de cobaye, de l'urine et des analyses pour quinze euros par semaine qui aident à boucler le mois. C'est un homme qui a un camarade tambour-major qui aime Marie. Woyzeck aime aussi Marie, puisque c'est la mère de son enfant, celle qui reçoit la solde. Il y en a, du monde, autour de Frantz. Et pourtant, c'est l'homme le plus seul de la terre, avec ses délires médicamenteux et ses coups qu'ils reçoit parce que c'est un homme bon. Les coups, nous aussi on en prend. Dans la gueule, dans le moral puis dans les principes. Tous ces personnages nous prennent à parti mais nous, le public silencieux, on répond avec les yeux quand ils nous demandent "toi, toi, qu'est-ce que t'en penses?", "et toi?", "qu'est-ce que tu veux me dire?". Ce soir j'ai été fusillé par du bon théâtre, et j'en ai pleuré. Une pièce à voir avec prudence si l'on se sent seul, ou tout bêtement triste, parce qu'on risque alors de s'indentifier à ce soldat-là. Et on pleure le cadavre de Marie, tout seul dans le public silencieux qui répondra encore avec les yeux.
Mardi 16 novembre 2010 à 12:58
Dans le potager d'un grand-père, des escargots attendaient d'être bouffés par les autres maillons de la chaîne alimentaire. Ca se monte dessus, ça bave, la vraie vie quoi. Un matin, en voilà un qui naît avec des ailes, deux petites ailes sur la coquille. Quelques jours suffisent pour le voir sauter d'un légume à l'autre, et plus personne n'y fait attention, ça n'a rien d'extraordinaire.
Dans la même rangée du même potager, un escargot impossible à distinguer des autres s'est mis à voler. Sans ailes. Il a plané de 8h56 à 15h12. Puis il est retombé. C'est ça l'extraordinaire.
Et la goutte morale pour pas s'emmerder à chercher des sens cachés sous chaque mot : il faut être dans un moule pour pouvoir déborder, sinon, on se répand partout, on coule et tout part à l'égout.
Dans la même rangée du même potager, un escargot impossible à distinguer des autres s'est mis à voler. Sans ailes. Il a plané de 8h56 à 15h12. Puis il est retombé. C'est ça l'extraordinaire.
Et la goutte morale pour pas s'emmerder à chercher des sens cachés sous chaque mot : il faut être dans un moule pour pouvoir déborder, sinon, on se répand partout, on coule et tout part à l'égout.
Samedi 13 novembre 2010 à 23:28
Tous les oiseaux du monde sont des connards, ils se pavanent avec leurs plumes pleines de terre et de merde, défient les nuages parce qu’ils n’ont rien à faire et vont roter leur haleine d’insecte accrochés à des branches comme des gros fruits qui attendent d’être assez mûrs pour s’écraser mollement sur le sol.
Tous les oiseaux du monde sont des fantasmes, ils éclaboussent nos yeux d’un carnaval de couleurs, tutoient le soleil en hommage à Icare et réveillent les tristes forêts de leurs chants angéliques qui font s’ouvrir les fleurs en répondant aux ruisseaux.
Après c’est un choix.
Tous les oiseaux du monde sont des fantasmes, ils éclaboussent nos yeux d’un carnaval de couleurs, tutoient le soleil en hommage à Icare et réveillent les tristes forêts de leurs chants angéliques qui font s’ouvrir les fleurs en répondant aux ruisseaux.
Après c’est un choix.
Mercredi 10 novembre 2010 à 12:06
La jeunesse qui s'emmerde à Visalia, Californie, fait du skate, baise et crache des ronds de fumée bleue. Ça commence par un suicide, puis se succèdent les tableaux des vies moroses de (presque toujours dans le même ordre) Shawn qui a la particularité de coucher avec la mère de sa copine, Claude le chétif dans des histoires paternelles, Peaches la grenouille de bénitier en devenir qui n'est pas tellement dans la voie de Jésus-Christ et enfin Tate, à la limite de l'autisme étouffé par des grands-parents trop en décalage avec l'époque. Des jeunes qui ont suffisamment de temps pour s'ennuyer et qui ont les moyens de faire ce qu'ils veulent pour s'occuper. Il n'y a pas d'avenir dans ce monde-là, les morceaux de présent s'enfilent, comme eux. Et ça reste extrèmement poétique, c'est tendre et dur comme il faut. C'est une histoire qui ne commence pas au début et qui ne finit pas à la fin pour tout le monde, à voir de toute façon. Et c'est de Larry Clark.
Mardi 9 novembre 2010 à 18:14
Putain ce qu’on se marre. Toute la journée. A s’en foutre les trente-deux dehors. La langue qui sort comme une vieille escalope et les yeux bridés qui n’arrêtent plus de couler. Les pommettes en l’air, on vocalise sur toutes les voyelles en y foutant des petites respirations crispées. Ca fait un bail que j’ai pas ris sincèrement. Un sourire à vous madame, qui me laissez passer, un autre à vous monsieur, quand je vous tiens la porte. C’est factice, ça. Une grosse tartine d’hypocrisie sur ma gueule en béton. Un ‘’Hahahaaa ! Nom de Dieu, c’est excellent’’ pour vous jeune homme qui racontez une blague que j’ai entendue mille fois, une vraie tête de bienheureux pour vous autres qui essayez de rendre gaie la terre entière. Des mensonges, je vous dis ! J’ai les babines qui pendent comme des vieilles couilles, des yeux de chien à battre, une moue de pendu, l’enthousiasme d’un fusillé. Mais c’est qu’il nous referait un spleen à trois francs ? Je m’emmerde et rendez-moi la monnaie.
C’est quoi demain ? Demain… Mercredi. Mercredi c’est pluie, ciel gris, vomi. Ouais. Comme jeudi, mardi, samedi, vendredi et lundi. Dimanche c’est rien, personne branle rien le dimanche. Qu’est-ce qu’on rigole.
C’est quoi demain ? Demain… Mercredi. Mercredi c’est pluie, ciel gris, vomi. Ouais. Comme jeudi, mardi, samedi, vendredi et lundi. Dimanche c’est rien, personne branle rien le dimanche. Qu’est-ce qu’on rigole.
Mardi 9 novembre 2010 à 12:56
Un stage pour apprendre à tenir un troupeau en bas-âge, deux couches de peinture, trois amis faux-culs sur un quillard à Carnon, quatre cds par jour, cinq sens brouillés par la fièvre, six-cent euros à rembourser au patronat, sept grammes dans le sang si c'était possible, huit mètres carrés sans vie, neuf nouveaux poèmes muets et dix qui font dix madame, bonne journée.
Dimanche 7 novembre 2010 à 0:29
Le rideau est déjà levé, la scène est noire. Martine entre en scène une bougie à la main, elle chante des airs latins et vient poser sa flamme dans un des quelques cubes qui parsèment le plancher. De l'ombre sort Cesare, il est Michelangelo Merisi, Le Caravage ressuscité pour une paire d'heures, venu relater sa vie houleuse de peintre cracheur dans la soupe, un novateur emmerdant.
La pièce, écrite à partir d'un roman de Fernandez, est un monologue autobiographique entrecoupé de chants et de répliques de ceux qui ont entouré l'artiste (cardinaux, nobles, amants,...). Coup de cœur d'Avignon off et joué pour la première fois quatre cents ans jour pour jour après la mort du Caravage, ce bon moment mérite d'être revu pendant sa tournée ou à Paris. Pèle-mèles, de la sensualité, de l'amour, du caractère, de l'humour et des tableaux humains. Quelques boîtes accueillent à tour de rôle des bougies, et voila le clair-obscur. On comprend aisément les vingt minutes d'applaudissements si on est dans le public, même si au théâtre de Villeneuve-les-maguelones on a les genoux sous le nez quand on mesure un mètre quatre-vingt.
Samedi 6 novembre 2010 à 0:26
"Présence obligatoire, jouables à 18 heures 30" avait dit le chef de la fanfare. Ce soir c'était un contrat, les dix ans d'une association, trois cent balles pour une heure et demie et le couscous était offert. Décollage à six heures moins le quart objectif la Paillade. Montpellier, la ville champignon, une micro Shanghai, toujours en travaux où les rues ont l'habitude de changer de sens et de se fermer pour des jours. Je suis pas le seul à me servir d'une voiture, et ça tourne au drame à chaque feu rouge et à chaque croisement, je la tiens au courant de l'affaire en direct alors qu'elle a mieux à foutre. Pas de klaxon, on se contente juste de gonfler les joues avec de gros yeux. Avenue fermée, soupir, cyclistes à contre-sens, jurons, travaux, hurlements. Gauche, droite, goiche, draute, merde, grauche, va niquer ta famille, doite, silence, c'est trop. Maison pour tous Léo Lagrange, il est sept heures trente. "Jusqu'à quelle heure jouons-nous?", "dix-neuf heures quarante-cinq". Peste. Bonjour mesdames, deux morceaux, au revoir messieurs.
"Présence obligatoire, répétition à vingt heures" avait dit le metteur en scène. Ce soir c'était première lecture avec tous les rôles distribués. "Ahmed le Subtil", inspiré des fourberies de Scapin. J'ai coupé le contact à huit heures et quart. La lecture a duré deux heures, mais c'est pas mal écrit et y a plus chiant. Deux heures à penser à la pièce terminée, jouée. La pièce montée. Morphée, ouvre les bras, j'arrive. Elle dort déjà il paraît.
"Présence obligatoire, répétition à vingt heures" avait dit le metteur en scène. Ce soir c'était première lecture avec tous les rôles distribués. "Ahmed le Subtil", inspiré des fourberies de Scapin. J'ai coupé le contact à huit heures et quart. La lecture a duré deux heures, mais c'est pas mal écrit et y a plus chiant. Deux heures à penser à la pièce terminée, jouée. La pièce montée. Morphée, ouvre les bras, j'arrive. Elle dort déjà il paraît.
Jeudi 4 novembre 2010 à 17:49
Au jeu des saisons, on est passé à l'hiver en sautant la case automne. Impair, passe et elle me manque. Je joue au peintre sur le balcon de mémé, le va-et-vient du pinceau pour que ça tienne est hypnotique. Terminé ! "Non. Retour à la case départ" hurle la seconde couche. A dix euros de l'heure, pas de lézard, je ferai encore un tour de plateau.
Le directeur du casino est furax depuis qu'il est revenu, et le quinze novembre, il faudra que je lui dise ce que je ferai jusqu'à ma mort. C'est la capitale que j'écoute au bout du fil, mais c'est pas possible il paraît, la croupière le suit dans l'affaire et j'ai des bâtons dans les essieux de ma cadillac. Alors je turbine là ou ça peut mais c'est pire qu'en vingt-neuf, et c'est pas en jet que je vais décoller.
Le directeur du casino est furax depuis qu'il est revenu, et le quinze novembre, il faudra que je lui dise ce que je ferai jusqu'à ma mort. C'est la capitale que j'écoute au bout du fil, mais c'est pas possible il paraît, la croupière le suit dans l'affaire et j'ai des bâtons dans les essieux de ma cadillac. Alors je turbine là ou ça peut mais c'est pire qu'en vingt-neuf, et c'est pas en jet que je vais décoller.
J'enferme tous mes soupirs dans la clarinette, ça la fait bien tourner, mais les airs sont pas jouasses. Y a comme un vent de fièvre et les idées sont noires. C'est déjà le blues de décembre.
Mardi 2 novembre 2010 à 21:32
Et
si
à
force
de me
moquer
du vent
qui tourne je
finissais par me rendre compte que je ne suis qu'une girouette
qui pointe
là où
le vent
moqueur
la pousse sans cesse?
si
à
force
de me
moquer
du vent
qui tourne je
finissais par me rendre compte que je ne suis qu'une girouette
qui pointe
là où
le vent
moqueur
la pousse sans cesse?
Mardi 2 novembre 2010 à 19:00
Je vais repeindre en orange le pupitre dans ta petite tête pour y mettre des partitions écrites en arabe. Je fumerai des alouettes en t'imaginant nue pour te faire danser comme un sablier, et tu souffleras sur le cuir de mes os pour qu'il pleuve. On marchera à reculons jusqu'aux anneaux de Saturne pour y écrire des gros mots qui feront rêver les sacs poubelles.
Peu à peu la nuit sera en rupture de stock et il faudra bien reconnaître que c'est pas faute d'avoir essayé. Alors une à une on collera sur le gazon des collections d'insectes pour stopper le temps qui roule en jaguar. Puis pas à pas les avis qui divergent finiront par moisir et je les remplacerai par des grandes statues en plâtre afin que tu continues à sauter sur mes genoux. Huître à huître, il fera noël trop tôt.
Blanche-neige n'a jamais existé, et j'irai en prison pour négationnisme. Les frères Grimm ont toujours raison. Les frères Bogdanov postillonnent à tâtons dans la moutarde. Sœur Sourire épousera le Joker en brique de deux litres. Et tu cultiveras des potirons pour que je réapparaisse. Heureusement, ça marchera.
Je regarde les volets fermés par la fenêtre en comptant les nombres premiers.
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