"Léonce Petitcolin - marchand de blattes" disait ma carte. Les affaires marchaient fort, puisqu'une bonne maison doit avoir des cafards pour prouver qu'on a à manger. Puis pour montrer qu'on est assez riche pour les faire éliminer. Du lundi au dimanche, dans les rues, porte après porte, je vante la vigueur et la fécondité de mes insectes en bocaux. J'en ai même des colorés pour amuser les enfants, des gros pour les myopes et des musicaux pour des fêtes réussies.
Ce soir-là j'avais beaucoup vendu, et il fallait que je rentre chez moi me réapprovisionner pour un marché de nuit, occasion en or pour tous les commerçants en nuisibles, que ce soit mes blattes ou des bibelots artisanaux. Mais devant la porte de l'immeuble, il y avait une joli plaque argentée qui disait "L'accès à l'immeuble est strictement interdit à tous colporteur, démarcheur,...". Je ne pouvais plus rentrer chez moi.
La gardienne ne voulut rien savoir ! Alors que je lui avais vendu mes plus beaux insectes à un prix dérisoire, et qu'elle jouissait d'en trouver un tantôt dans un paquet de farine, tantôt sur son lit pendant l'amour ! Qui allait s'occuper de mes bébés dans leurs bocaux? Personne à présent. J'ai pu acheter quelques bouteilles avec l'argent du jour. J'ai tout bu, jour après jour, sur les poubelles de l'immeuble, en regardant courir des cafards de goutière, sans pedigree, l'antenne triste et les pattes tordues. Ma barbe a poussé, et j'ai dû manger mes vêtements pour survivre.
Une nuit que j'allais engloutir mon cache-pudeur, une main me tendit une petite carte qui disait "Popol Bouchinet - marchand de miséreux". "C'est un marché en pleine expansion ! Quel quartier aujourd'hui n'a pas son mendiant? Je vous le demande ! Vous êtes en excellent état, vraie barbe, des ongles bien noirs, et pouah ! vous sentez déjà la vinasse ! Monsieur, au travail !". Et il me mit dans sa valise.
Ce soir-là j'avais beaucoup vendu, et il fallait que je rentre chez moi me réapprovisionner pour un marché de nuit, occasion en or pour tous les commerçants en nuisibles, que ce soit mes blattes ou des bibelots artisanaux. Mais devant la porte de l'immeuble, il y avait une joli plaque argentée qui disait "L'accès à l'immeuble est strictement interdit à tous colporteur, démarcheur,...". Je ne pouvais plus rentrer chez moi.
La gardienne ne voulut rien savoir ! Alors que je lui avais vendu mes plus beaux insectes à un prix dérisoire, et qu'elle jouissait d'en trouver un tantôt dans un paquet de farine, tantôt sur son lit pendant l'amour ! Qui allait s'occuper de mes bébés dans leurs bocaux? Personne à présent. J'ai pu acheter quelques bouteilles avec l'argent du jour. J'ai tout bu, jour après jour, sur les poubelles de l'immeuble, en regardant courir des cafards de goutière, sans pedigree, l'antenne triste et les pattes tordues. Ma barbe a poussé, et j'ai dû manger mes vêtements pour survivre.
Une nuit que j'allais engloutir mon cache-pudeur, une main me tendit une petite carte qui disait "Popol Bouchinet - marchand de miséreux". "C'est un marché en pleine expansion ! Quel quartier aujourd'hui n'a pas son mendiant? Je vous le demande ! Vous êtes en excellent état, vraie barbe, des ongles bien noirs, et pouah ! vous sentez déjà la vinasse ! Monsieur, au travail !". Et il me mit dans sa valise.