Baker

Cas clinique

Dimanche 21 novembre 2010 à 3:29

          Deux verres et demi de champagne, cinq de vin et un de chartreuse. Trois verres de vodka.

*
 
          Trois tantes et autant d'oncles, une mamie, une mère et une sœur, trois cousins. Un anniversé et un chat dans le coin. Puis deux amies et un mec bien.

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          Deux-cent soixante-dix euros. Et vingt centimes.

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          Demain Iguane Xylophone Nonobstant Ejaculer Uppercut Farine Anus Nardin' Spéculer.

Mardi 9 novembre 2010 à 18:14

          Putain ce qu’on se marre. Toute la journée. A s’en foutre les trente-deux dehors. La langue qui sort comme une vieille escalope et les yeux bridés qui n’arrêtent plus de couler. Les pommettes en l’air, on vocalise sur toutes les voyelles en y foutant des petites respirations crispées. Ca fait un bail que j’ai pas ris sincèrement. Un sourire à vous madame, qui me laissez passer, un autre à vous monsieur, quand je vous tiens la porte. C’est factice, ça. Une grosse tartine d’hypocrisie sur ma gueule en béton. Un ‘’Hahahaaa ! Nom de Dieu, c’est excellent’’ pour vous jeune homme qui racontez une blague que j’ai entendue mille fois,  une vraie tête de bienheureux pour vous autres qui essayez de rendre gaie la terre entière. Des mensonges, je vous dis ! J’ai les babines qui pendent comme des vieilles couilles, des yeux de chien à battre, une moue de pendu, l’enthousiasme d’un fusillé. Mais c’est qu’il nous referait un spleen à trois francs ? Je m’emmerde et rendez-moi la monnaie.
          C’est quoi demain ? Demain… Mercredi. Mercredi c’est pluie, ciel gris, vomi. Ouais. Comme jeudi, mardi, samedi, vendredi et lundi. Dimanche c’est rien, personne branle rien le dimanche. Qu’est-ce qu’on rigole.

Jeudi 4 novembre 2010 à 17:49

          Au jeu des saisons, on est passé à l'hiver en sautant la case automne. Impair, passe et elle me manque. Je joue au peintre sur le balcon de mémé, le va-et-vient du pinceau pour que ça tienne est hypnotique. Terminé ! "Non. Retour à la case départ" hurle la seconde couche. A dix euros de l'heure, pas de lézard, je ferai encore un tour de plateau.

          Le directeur du casino est furax depuis qu'il est revenu, et le quinze novembre, il faudra que je lui dise ce que je ferai jusqu'à ma mort. C'est la capitale que j'écoute au bout du fil, mais c'est pas possible il paraît, la croupière le suit dans l'affaire et j'ai des bâtons dans les essieux de ma cadillac. Alors je turbine là ou ça peut mais c'est pire qu'en vingt-neuf, et c'est pas en jet que je vais décoller.
         
          J'enferme tous mes soupirs dans la clarinette, ça la fait bien tourner, mais les airs sont pas jouasses. Y a comme un vent de fièvre et les idées sont noires. C'est déjà le blues de décembre.
 

Dimanche 31 octobre 2010 à 18:51

http://baker.cowblog.fr/images/StPierrelanuit.jpg
          Cinq soirs à passer devant St-Pierre pour remplir un cœur, fallait bien un hommage. Parce qu'avant d'y repasser pour le même motif, y a trois semaines à tuer. Alors je ferai des détours pour aller écouter S. se faire avoir par les mecs, voir K. cinq minutes avant qu'il aille retrouver M., boire avec P. si il veut sortir, vomir avec L. et essuyer les larmes de J. si ils descendent, écouter C. au trombone et donner la réplique à A.. Et l'attendre, elle.

Jeudi 28 octobre 2010 à 11:02

          Il paraît que c'est les vacances, ouais. Rien à foutre de la journée, perdre son temps à perdre son temps. J'ai pensé à un koala tout sale, trouvé dans la rue. Il puait à cent mètres et il lui manquait des poils. La bête m'a sauté dessus et s'est accrochée à mon bras droit. J'étais pas déçu de l'avoir au fond, parce qu'instantanément il est devenu aussi impeccable que le casier judiciaire d'une nonne. Je l'ai dépecé à la maison pour en faire des gants, parce que l'hiver est déjà là.

Vendredi 22 octobre 2010 à 18:24

           Mal au bide, blanc comme un cul, et pourquoi pas la gerbe. C'est l'automne, les feuilles prennent la couleur de la diarrhée, l'air est glacé comme la céramique d'une cuvette de chiottes et le ciel est trouble comme une flaque de bile. Ce soir, je mange chez S., et ,qui sait, peut-être que j'apporterai une bonne grosse galette. G pour guimbarde, chez Pomme de reinette avec P. ; A comme dans salsa, 9.99€ le coffret de 4 cds à la Fnac ; S de sexe parce qu'on en a jamais assez ; T, la tomate farcie que je te ferai manger, C., sur le quai de la gare à 11h47 ; R roue du destin qui tourne à l'envers depuis des mois et O qui achève le mot Gastro. Bourreau, renvoi !

Dimanche 17 octobre 2010 à 1:12

           Ce soir, repas en famille. On va chercher mamie. L'idée de la soirée, c'est ça : un cousin a trente ans. Seules mom, Laure et Jackie savent que j'ai arrêté archi. "Boudi, tu vas te geler avec ton petit pull !". Puis la voiture démarre, direction Restinclières.
         
          Ding-dong, salut, ça va ; bref, du classique. Il y a soixante personnes, des copains et la famille, et l'aventure peut commencer. Romain, c'est un bon cousin, il s'appellera pastis et moi vodka, pour la partie boisson. Saumon, brandade, tomates cerises, roulés de jambon, taboulé, les filles ont bossé dur tout l'aprèm et c'est franchement pas mal. A 20h30 je suis soul et l'oncle commence, en beauté : "alors le futur architecte?". Ce soir je passe un master de mensonge. Et la vodka se remet à descendre sous l'oeil furieux de mamie. Ils parlent tous forts et je lui téléphone. Je raccroche pour le film, un montage des films et photos d'Olivier depuis sa naissances à ses trente ans. Dis, ça sera comme ça, mes trente ans? Et les tiens?
        
          Un quart d'heure de nostalgie et de dossiers plus tard j'ouvre le whisky, toujours avec Romain. J'ai fais une promesse et je l'ai tenue. A 22h30, je suis face aux chiottes et la vodka remonte. Mais personne ne le sait, j'ai honte, ça ne se fait pas. J'ai vomi à un repas de famille par égoïsme. Le gâteau est quand même vachement bon, les filles ont bossé très très dur. Donc tout ça c'est le mal, et c'est la dernière fois que je fais n'importe quoi. Maintenant, je fais tout à fond. Parce qu'en définitive, c'est ce que vous préférez.

          J'ai des acouphènes, une voix grave et douce qui dit "vingt-cinq octobre". Faut arrêter mon grand, tu vas attraper le mal.

Jeudi 14 octobre 2010 à 20:07

Chers père et mère ça va pas dans mon cerveau.
Mes yeux qui étaient bleus, sont devenus tout rouges.
Y a plus d'envies, de joie, je crois que rien ne bouge.
Toutes ces gérémiades. Regardez, j'ai bobo.

Tout seul au bord du Styx, je fais des ronds dans l'eau,
Je regarde passer les âmes de ces courges
Qui ont si bien vécu, réussi là ou je
Reste amorphe en buvant des litres de sirop.

C'est l'Hiver ! C'est l'Automne ! C'est comment le futur?
Au sommet de mon cou, ma Muse qui carbure
Me souffle ces vers-là, dignes de Marc Lévy.

Tous ces mots puent autant que des hydrocarbures
Mais allez donc crier "salaud ! à l'imposture !"
Je m'en fous de tout ça je suis déjà parti.

Mercredi 13 octobre 2010 à 13:35

L'ambition, c'est perdu.
Il n'y a pas d'aspirations. Je suis vide.


Dimanche 10 octobre 2010 à 15:32

M. Doc : "Vous courez trop !"
Baker : "Je sais pas m'arrêter."
M. Doc : "Hey, arrête la folie, arrête ta folie ! C'est 22 euros."

Dans la salle d'attente une blonde qui lit un starting-block.

Samedi 9 octobre 2010 à 19:43

Théâtre.
Au revoir Mamie.
Grand zapping show.
Elle.
Fanfare aux puces.
Virée en caisse.
Démission.
Paul Valéry.
La tétralogie d'Ahmed
d'Alain Badiou est un corpus fantastique de textes géniaux.
Il faut le lire. Et apprendre les pages 55 à 58 a dit Eve.
Puis s'engager.
Des questions ?

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