Le rideau est déjà levé, la scène est noire. Martine entre en scène une bougie à la main, elle chante des airs latins et vient poser sa flamme dans un des quelques cubes qui parsèment le plancher. De l'ombre sort Cesare, il est Michelangelo Merisi, Le Caravage ressuscité pour une paire d'heures, venu relater sa vie houleuse de peintre cracheur dans la soupe, un novateur emmerdant.
La pièce, écrite à partir d'un roman de Fernandez, est un monologue autobiographique entrecoupé de chants et de répliques de ceux qui ont entouré l'artiste (cardinaux, nobles, amants,...). Coup de cœur d'Avignon off et joué pour la première fois quatre cents ans jour pour jour après la mort du Caravage, ce bon moment mérite d'être revu pendant sa tournée ou à Paris. Pèle-mèles, de la sensualité, de l'amour, du caractère, de l'humour et des tableaux humains. Quelques boîtes accueillent à tour de rôle des bougies, et voila le clair-obscur. On comprend aisément les vingt minutes d'applaudissements si on est dans le public, même si au théâtre de Villeneuve-les-maguelones on a les genoux sous le nez quand on mesure un mètre quatre-vingt.