Pour 5 euros chez emmaüs, vous aurez un pantalon de costume, une veste pas du tout assortie et des chaussures en cuir marron à la sauce don Corleone. Ca tombe très bien, parce qu'hier soir, la fanfare jouait pour une fête avec pour thème les tziganes.
Rendez-vous chez le chef pour charger la batterie à 20h30. Comme d'habitude je discutais avec elle et forcément, je suis parti en retard. Beaux-arts, parc Ste Odile, Paul-va, Zoo, Agropolis, Montferrier, St Clément ; il fait nuit noire et le brouillard s'en mèle, y a des fantômes dans le fossé, des ombres derrière les arbres et fip à fond. Pas une voiture sur la route de St Mathieu, juste un camion à pizza sans personne dedans, sûrement parti pisser. Je passe la cinquième pour lire le message qu'elle a envoyé, "prudence sur la route !", d'accord, je lui réponds pas. Arrivé à 20h20.
Je sonne, M. m'ouvre et plante direct le décor, "t'es le premier, Baker ! Tu veux un verre". Gravette de Corconne. C'est un rouge assez commun mais qui se laisse boire. Je reste seul dans le grand salon parce que M. est retournée s'occuper des jumeaux, et apparemment "c'est du traaavail, olalala...". La sonnette se met à hurler comme les petits pour annoncer les deux A.. Ca me fait drôle de faire la bise à des quadras que je ne connais que depuis une semaine. Je prends un troisième verre pour accompagner leurs premiers. Pour se déguiser en tzigane, A. avait pris un poncho parce qu'il n'avait rien d'autre, et A. une cravate et un chapeau. Minimum syndical. Des gens arrivent petit à petit, j'en connais la moitié et je donne mon verre à C. pour arrêter de faire saigner le cubi. Le boss se pointe en blouse et pyjama, on charge la batterie dans les voitures et c'est parti.
La proprio du mas est jeune et laide, et ses haillons de gitanes ne la mettent pas en valeur. "Vous voulez boire un coup?". Les soixante personnes qui nous attendaient avaient fait un bièricide, et il ne restait que du rhum et des citrons. Bon. Très bon, même. "Deux ti punch et on démarre !" crie L.. Je ne connais pas les morceaux par coeur et il fait trop noir pour que j'arrive à lire les partitions. De toute façon, le public est encore plus soul. Après une heure et demie, "Dix minutes de pause bouffe !". On reprend après trois quarts d'heure de rhum-couscous, aucun rapport avec les tziganes. D'ailleurs, on est que dix à avoir fait l'effort du costume moche et chemise ouverte, pour les autres, c'est juste un chapeau. Nouveau tour de piste d'une heure, puis mon premier boeuf. Des bouteilles partout, ça ronfle dans les fossés et ça gerbe, il est temps de se rentrer. Au revoir tout le monde, je vole un chapeau à un barbu qui me tient la jambe "passque la muuusique, c'est gééééniââl" et qu'il le sait parce que "comme [moi], [il] fait de la trompette". Tiens, prend un coup de ma boîte de clarinette dans le cul, Ducon.
Rendez-vous chez le chef pour charger la batterie à 20h30. Comme d'habitude je discutais avec elle et forcément, je suis parti en retard. Beaux-arts, parc Ste Odile, Paul-va, Zoo, Agropolis, Montferrier, St Clément ; il fait nuit noire et le brouillard s'en mèle, y a des fantômes dans le fossé, des ombres derrière les arbres et fip à fond. Pas une voiture sur la route de St Mathieu, juste un camion à pizza sans personne dedans, sûrement parti pisser. Je passe la cinquième pour lire le message qu'elle a envoyé, "prudence sur la route !", d'accord, je lui réponds pas. Arrivé à 20h20.
Je sonne, M. m'ouvre et plante direct le décor, "t'es le premier, Baker ! Tu veux un verre". Gravette de Corconne. C'est un rouge assez commun mais qui se laisse boire. Je reste seul dans le grand salon parce que M. est retournée s'occuper des jumeaux, et apparemment "c'est du traaavail, olalala...". La sonnette se met à hurler comme les petits pour annoncer les deux A.. Ca me fait drôle de faire la bise à des quadras que je ne connais que depuis une semaine. Je prends un troisième verre pour accompagner leurs premiers. Pour se déguiser en tzigane, A. avait pris un poncho parce qu'il n'avait rien d'autre, et A. une cravate et un chapeau. Minimum syndical. Des gens arrivent petit à petit, j'en connais la moitié et je donne mon verre à C. pour arrêter de faire saigner le cubi. Le boss se pointe en blouse et pyjama, on charge la batterie dans les voitures et c'est parti.
La proprio du mas est jeune et laide, et ses haillons de gitanes ne la mettent pas en valeur. "Vous voulez boire un coup?". Les soixante personnes qui nous attendaient avaient fait un bièricide, et il ne restait que du rhum et des citrons. Bon. Très bon, même. "Deux ti punch et on démarre !" crie L.. Je ne connais pas les morceaux par coeur et il fait trop noir pour que j'arrive à lire les partitions. De toute façon, le public est encore plus soul. Après une heure et demie, "Dix minutes de pause bouffe !". On reprend après trois quarts d'heure de rhum-couscous, aucun rapport avec les tziganes. D'ailleurs, on est que dix à avoir fait l'effort du costume moche et chemise ouverte, pour les autres, c'est juste un chapeau. Nouveau tour de piste d'une heure, puis mon premier boeuf. Des bouteilles partout, ça ronfle dans les fossés et ça gerbe, il est temps de se rentrer. Au revoir tout le monde, je vole un chapeau à un barbu qui me tient la jambe "passque la muuusique, c'est gééééniââl" et qu'il le sait parce que "comme [moi], [il] fait de la trompette". Tiens, prend un coup de ma boîte de clarinette dans le cul, Ducon.
Me revoilà sur la route, accompagné par le brouillard. St Mathieu, maison, au lit. C'était la fête chez les voisins, mais ils avaient pas de fanfare.